Lorsque triomphe l’Art déco à l’exposition internationale de 1925, l’Église catholique est encore peu perméable à cette esthétique moderne et industrielle. En quelques années pourtant, théologiens et décorateurs d’église comprennent ce que ce courant peut apporter à l’art sacré : des formes stylisées renouvelant les modèles du XIXe siècle ; une discipline décorative propre à recentrer le fidèle sur la liturgie ; l’intégration de matériaux économiques, indispensables en un temps où l’Église veut reconquérir les quartiers déshérités. La banlieue parisienne, en pleine croissance, devient l’un des territoires privilégiés de ce renouveau artistique et religieux.
C’est dans ce contexte qu’à Montgeron, la firme Mauméjean se voit confier le décor complet des deux églises de la paroisse, Notre-Dame et Saint-Jacques. La vigueur du graphisme et l’intensité des couleurs, l’habile synthèse entre tradition et modernité, l’alliance harmonieuse de techniques diverses concourant à un effet d’ensemble, ainsi que l’unité théologique de chaque décor en font deux exemples remarquables d’une production parfois méprisée pour sa dimension industrielle mais dont on réévalue aujourd’hui la valeur esthétique et la portée religieuse.